XIXe-XXIe siècles
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Saint-Gobain a fêté ses 350 ans en 2015 : cette survie étonnante est due à l’esprit d’entreprise de sa direction, à une grande capacité d’innovation, à des salariés motivés, mais aussi à l’élasticité de sa stratégie. Depuis 1920, la firme s’est déployée dans plusieurs secteurs industriels et tertiaires, d’où un groupe diversifié (verre, chimie, distribution, etc.), en France puis en Europe, et enfin dans le monde entier. Il a fallu mobiliser des flux de trésorerie et des capacités d’autofinancement. Aussi ce livre reconstitue-t-il l’histoire de la direction financière, de son action au sein des processus de décision. Cette direction aura été l’interlocutrice clé des banquiers, compagnons de route de Saint-Gobain, qui lui ont fourni des crédits, ont accompagné ses opérations financières et participé aux opérations boursières, dont quelques batailles. Grâce aux archives de Saint- Gobain et des banques, mais aussi à des entretiens avec des acteurs clés, louvrage livre des faits et leur évolution, ainsi que l’analyse des talents de chaque partie prenante. Il soupèse les rapports de force entre une firme et ses banquiers, qui oscillent au gré des plus ou moins forts besoins d’argent. La banque relaionnelle est au cœur des réflexions, autour de la notion de « banquier-maison ».
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Quels sont la nature, les thématiques et les enjeux des relations que les chambres de commerce allemandes et françaises ont nouées le long de leur frontière commune de la fin de la Seconde Guerre mondiale au milieu des années 1980 ? Ces relations présentent-elles des singularités au regard des rapports qu’entretiennent d’autres acteurs franco-allemands ? C’est à ces questions que répond l’ouvrage de Martial Libera. Pour ce faire, il retrace l’action internationale des compagnies frontalières, analyse leurs réseaux comme les moyens de leur influence et montre que les relations entre compagnies françaises et allemandes s’articulent à différentes échelles de décision : espace régional transfrontalier, espace national de part et d’autre du Rhin, espace européen, voire mondial. Dans cette optique, le livre met au jour l’approche originale, « par le bas », que les chambres de commerce ont de la construction européenne. Au croisement de l’histoire des relations internationales, de l’histoire politique et économique, de celle des représentations également, cette enquête débouche sur une étude stimulante et inédite d’une certaine « diplomatie patronale aux frontières ».
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Max Jacob et Julien Lanoë se sont rencontrés en 1925, chez Jean Cocteau, afin de trouver un titre à la revue littéraire que Lanoë voulait fonder à Nantes ; ce fut La Ligne de cœur. Mais la vraie amitié entre Max Jacob et Julien Lanoë commença un sombre soir d’hiver 1926, dans la chambre de Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire, lorsque celui-ci écrivit d’un seul trait deux poèmes pour la revue, s’inventant pour lui-même le pseudonyme de Morven le Gaëlique. La revue ne parut que quelques années, mais les Poèmes de Morven le Gaëlique furent réunis et publiés en 1953.
L’amitié entre les deux hommes s’intensifia jusqu’à la mort de Max Jacob en 1944. Leur correspondance traite de la poésie et de l’art de l’époque, ainsi que de leurs propres œuvres. Lanoë chercha à monter une pièce de Max Jacob, et exposa deux fois ses gouaches au musée des Beaux-Arts de Nantes. Les cinquante dernières lettres évoquent la vie familiale de Lanoë et la dure vie de Max Jacob qui portait l’étoile jaune, à Saint-Benoît, pendant l’Occupation.
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Rares sont les occasions pour le père de prendre la parole dans la littérature française. Le roman contemporain ne fait pas exception. Si le récit de filiation a pris une ampleur sans précédent dès les années 1980, la figure paternelle est invariablement sommée de garder le silence. Il arrive pourtant que le père parvienne contre toute attente à formuler un « je » aussi surprenant que ponctuel. Quelles sont les modalités de ces narrations, les spécificités de l'imaginaire où elles entraînent personnages, auteur et lecteur ? Que se joue-t-il dans le roman lorsque le père est soudain établi narrateur ? À travers la mise en dialogue des points de vue proposés par les sciences humaines et sociales et l’exploration des espaces litt©raires de la paternité, en particulier ceux de Philippe Forest, Gisèle Fournier, Sylvie Gracia et Laurent Mauvignier, cet essai définit un roman du père qui offre, sans autre raison peut-être que le plaisir du jeu, des perspectives inhabituelles su l’identité paternelle, mais aussi sur les enjeux de l’écriture aujourd’hui.
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Les personnages picaresques créés par Romain Gary manifestent, avec constance, le sentiment de porter une responsabilité qui dépasse les cadres de l’intrigue romanesque et qui se trouve être celle que Teilhard de Chardin attribue aux « pédoncules évolutifs » dans les plus scientifiques de ses théories sur la complexification de l’univers : œuvrer à la métamorphose du genre humain. Pour que l’humanité en vienne un jour, fût-ce au bout de millénaires, non pas à rejoindre en Dieu (l’hypothèse du savant jésuite), mais à incorporer (la préférence du romancier), biologiquement, un amour universel que ne font aujourd’hui qu’esquisser nos idéaux de justice, de dignité, de fraternité.
Cette étude se propose de caractériser, jusque dans ses spécificités, l’humanisme évolutionniste que cultive l’œuvre de Romain Gary en explorant l’assiduité avec laquelle le romancier a questionné et prolongé la symbolique, la poétique et la métaphysique de son ami le grand penseur Pierre Teilhard de Chardin.
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TABLES DES MATIERES
(Volume premier)
Avant-propos
Remerciements
Les sources du tome II
Introduction générale
Première partie : Qui possède et qui dirige la société générale ?
Chapitre II. Le contrôle du capital : les " noyaux durs " de la démocratie mobilière
Chapitre III. Les administrateurs de la Société générale
Chapitre IV. L’exercice de la fonction présidentielle
Chapitre V. Dorizon directeur de la Société générale
Chapitre VI. Structuration et renouvellement de la direction
Chapitre VII. Une direction adaptée à une grande entreprise
Conclusion de la première partie
Deuxième partie : La Société générale, grande banque de dépôts
Introduction
Chapitre VIII. La stratégie de la banque de dépôts à réseau de guichets
Chapitre IX. Le déploiement du réseau de guichets
Chapitre X. Les directeurs d’agence, levier de l’expansion de la banque de réseau
Chapitre XI. Les qualités et les valeurs des directeurs d’agence
Chapitre XII. L’Inspection générale et le contrôle des agences
Chapitre XIII. La collecte des dépôts : croissance et compétitivité
Troisième Partie : L’essaimage de la banque de dépôts hors de France
Chapitre XIV. La Société générale en Allemagne : la Sogénal
Chapitre XV. Une filiale bancaire en Russie : la Banque du Nord (1901-1910)
Chapitre XVI. Les déceptions procurées par une filiale mal gérée
Chapitre XVII. Un déploiement stratégique d’envergure : la Banque russo-asiatique (1910-1918)
Chapitre XVIII. La Société générale marraine de la Banque de Salonique
Quatrième Partie : La banque des « capitalistes » : banque de patrimoine et courtage de titres
Chapitre XIX. Un métier clé : la banque de patrimoine
Chapitre XX. La banque de patrimoine, une machine à placer des titres
Chapitre XXI. La banque de patrimoine en action : " les services capitalistes "
Chapitre XXII. La structuration et la densification d’une organisation de firme
Chapitre XXIII. La gestion des ressources humaines
Chapitre XXIV. La Société générale et l’égalité des chances : entre philosophie sociale et réalité
Chapitre XXV. L’expression progressive d’une politique sociale ?
Cinquième partie : La gestion de l’organisation de firme bancaire
Chapitre XXII. La structuration et la densification d’une organisation de firme
Chapitre XXIII. La gestion des ressources humaines
Chapitre XXIV. La Société générale et l’égalité des chances : entre philosophie sociale et réalité
Chapitre XXV. L’expression progressive d’une politique sociale ?
Sixième Partie : Une belle image de marque
Chapitre XXVI. Une ascension consacrée par le prestige de l’immobilier
Chapitre XXVII. La communication institutionnelle de la Société générale : la consécration d’une marque bancaire
Conclusion générale du volume premier
Liste des légendes
--(volume II)
Introduction générale
Première partie : La banque commerciale de crédit, clé de voûte de la banque d’entreprise
Chapitre premier. Le déploiement de la banque commerciale : entre stratégie et clairvoyance
Chapitre II. La Société générale, banque d’entreprise en France
Chapitre III. Le régionalisme bancaire dans les cités-ports de l’Atlantique
Chapitre IV. La Générale à la conquête de la cité-port marseillaise
Chapitre V. La Société générale au coeur de places industrielles et commerciales
Chapitre VI. La Générale chasse sur les terres du Lyonnais
Chapitre VII. La Sogénal : l’affirmation d’une banque d’entreprise régionale
Chapitre VIII. La Générale, soutien de moyennes entreprises en région ?
Chapitre IX. La Société générale, banque d’affaires en France ?
Chapitre X. La Générale accompagne la deuxième révolution industrielle
Chapitre XI. Banque de marchés et gestion d’actifs
Deuxième partie : Le déploiement de la banque d’entreprise et d’affaires hors de France
Chapitre XII. La Société générale, banque impériale ?
Chapitre XIII. La banque d’entreprise et d’affaires en Europe de l’Ouest
Chapitre XIV. La Générale entre le Danube et les Balkans
Chapitre XV. La Société générale et l’Empire ottoman
Chapitre XVI. La Société générale, banque d’entreprise et d’affaires en Russie
Chapitre XVII. La diversification des affaires russes
Chapitre XVIII. Le paradoxe d’une banque de plus en plus russe : de l’impérialisme français à l’impérialisme russe ?
Chapitre XIX. La Société générale, banque d’affaires en Amérique latine
Chapitre XX. La Société générale et les affaires du Pérou
Chapitre XXI. La Société générale à l’assaut de l’Asie ?
Conclusion de la deuxième partie
Troisième Partie : Un bilan de la croissance, de la puissance et de la compétitivité
Chapitre XXII. La position de la Société générale sur la place
Chapitre XXIII. La Générale confrontée à une crise de confiance en 1913-1914
Chapitre XXIV. Une crise du modèle économique de la Société générale ?
Chapitre XXV. Les équipes de gestion financière
Chapitre XXVI. La maîtrise du bilan : liquidité, solvabilité, profitabilité
Chapitre XXVII. Essai d’appréciation de la compétitivité et de la profitabilité de la Société générale
Chapitre XXVIII. Essai d’appréciation de la performance comparée de la Société générale
Conclusion générale : L’évaluation d’une stratégie et d’un modèle économique
Index général
Liste des légendes
Après son émergence (tome I), la Société générale incarne la deuxième révolution bancaire : elle a une stature de banque de dimension nationale et déploie un vaste réseau d’agences ; elle s’affirme dans le sextet des leaders de la place bancaire de Paris. Cette expansion explique qu’elle se dote d’outils de gestion d’une grande firme bancaire (comptabilité, ressources humaines, immobilier, Inspection générale), sous la houlette d’une direction qui se structure et se diversifie (volume 1). La Générale pratique la banque relationnelle dans les régions grâce à ses agences ; elle devient l’un des leviers de la croissance du capitalisme français dans la deuxième révolution industrielle, en partenaire de grandes entreprises et de noyaux de moyennes sociétés familiales (volume 2). Elle participe à l’expansion de la banque commerciale de crédit et de la banque de négoce, en France ou à l’échelle européenne, grâce à une forte présence à Londres et en Belgique. Elle mobilise l’épargne grâce à son métier de banque de placement de valeurs mobilières et à son insertion dans les syndicats d’émission. Elle duplique son modèle économique en se lançant sur le marché russe, où elle bâtit, à la veille de la guerre, la première banque du pays. Cette histoire en deux volumes repose sur les archives de la Société générale et d’autres banques qu’Hubert Bonin a dépouillées avec intensité.
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